La saga des poubelles :suite

Journal corse matin

La crise des déchets s’enlise sur le territoire de la communauté de communes Pasquale Paoli (CCPP). Dans notre édition du 21 février dernier, nous évoquions les répercussions du blocage du site de Vighjaneddu sur le territoire de la CCPP. Jérôme Negroni, maire de San Lurenzu et vice-président de l’interco, avait alors expliqué – via un communiqué – pourquoi les ordures ménagères n’étaient plus acceptées sur sa commune.

Ce mardi 3 mars, c’est au tour de la CCPP de diffuser un communiqué sur le territoire, afin de prévenir la population de l’arrêt total du ramassage des ordures ménagères par les camions de l’intercommunalité : « Suite à une convention tripartite (Syvadec, EPCI, commune), le maire de San Lurenzu, surpris de découvrir que le Syvadec s’apprêtait à déposer les balles de l’intercommunalité sur le site de Casaluna sans l’informer, par communiqué en date du 21 février, a décidé d’en interdire l’accès. »

La communauté de communes décrivant n’avoir « plus d’exutoire » et, ayant « à ce jour stocké un maximum d’ordures ménagères (OM) dans [ses] camions », se dit contrainte « d’arrêter définitivement la collecte de ces dernières, et cela pour une durée indéterminée. » La CCPP en profite pour renvoyer, si l’on peut écrire, les balles à l’envoyeur. En revenant d’abord sur trois années de crise à répétition, « comme toutes les intercommunalités », et rappelant que son territoire, « qui représente 1 % de l’enfouissement total des déchets », a connu « une nouvelle baisse en 2019 de 10 % de ses ordures ménagères » et compte poursuivre l’effort du tri. « Afin de ne pas aggraver la situation, il est plus qu’indispensable de trier ! », martèle-t-on à la CCPP, appuyant que « la collecte du tri continue » et qu’elle met à la disposition de la population des « sacs de tri sélectifs », afin de faciliter l’apport de déchets aux bornes de tri, et « des composteurs individuels pour les biodéchets. »

Elle rappelle également que tous les moyens qu’elle a mis en œuvre ont permis à l’intercommunalité « d’être dans le duo de tête des EPCI qui trient le mieux depuis deux années consécutives », précisant avoir suivi « à la lettre le plan de la Collectivité de Corse » en votant « le passage à la collecte au porte-à-porte de tous les flux, pour les communes les plus urbaines de notre territoire. »

Élections : circonstances aggravantes ?
Avant d’attaquer plus frontalement le Syvadec : « Une fois de plus, nous sommes les otages de cette situation et une crise sanitaire se dessine. Les efforts faits au niveau du fonctionnement, avec une baisse de 25 % des coûts, se trouvent une nouvelle fois anéantis par l’augmentation de la cotisation du Syvadec. Ayant toujours assumé nos responsabilités et nos compétences, c’est-à-dire la collecte des déchets ménagers et assimilés, nous sommes au regret de voir encore le Syvadec casser le bon déroulement des choses. »

Et d’appuyer : « La veille des élections n’étant apparemment pas propice à trouver des solutions, nous tenions à informer la population, ainsi que les différents partenaires, de la situation inadmissible dans laquelle est plongé notre territoire, en attendant les prochaines instructions du Syvadec… »

Jérôme Negroni, maire de San Lurenzu, n’a pas souhaité apporter de commentaires supplémentaires au communiqué qu’il avait diffusé fin février dernier. Dans celui-ci, il expliquait avoir été « sollicité en novembre dernier au plus fort de la crise » et avoir « accepté, dans un esprit de solidarité envers les populations de nos villages, de mettre à disposition à titre gracieux – par le biais d’une convention – le site de la déchetterie de San Lorenzo, géré alors par la CCPP. » Mais cette convention n’avait pu être effective « en raison de l’état de délabrement de la RD39. »

Suite au blocage de Vighjaneddu, le site de San Lurenzu avait été préparé en vue d’accueillir les balles des OM de l’intercommunalité, sans que le maire, dit-il, n’ait été « concerté ». Ce dernier avait alors décidé de fermer l’accès au site, le 22 février, appuyant : « La solidarité ne pouvant être à sens unique, je renvoie chacun à ses responsabilités. »

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